Légende ou terroriste ? C’est au choix quand on évoque le nom de Amirouche Ait Hamouda, chef rebelle pendant la guerre d’Algérie, traqué pendant 5 longues années par l’armée française de l’époque. Retour sur l’une des chasses à l’homme les plus impressionnantes de la 4ème République. Et la moins conventionnelle …
Qu’on le dise tout de suite : Le Correspondant ouvre ce dossier sensible pour apporter sa modeste contribution au travail de mémoire. Car un constat gouverne : aucune des deux parties – France, Algérie – ne semble disposée à laver son linge sale. En dit long la rage déclenchée par le rapport de Benjamin Stora sur la guerre d’Algérie, remis la semaine dernière à Emmanuel Macron. Logiquement, il était censé trouver la synthèse fédératrice pour concilier les mémoires. Mais vu de France, ce n’est qu’un torchon, un écran de fumée, qui ne fait « même pas mention aux exactions du FLN de l’époque ». Pour les algériens, c’est une « farce de l’histoire », qui veut enterrer les crimes coloniaux. Mais que Stora n’ait eu d’autres choix que d’équilibrer le propos, pour éviter de froisser les sensibilités, rien n’y fait : les deux pays continueront à se rouler par terre, tant qu’ils n’auront pas cueilli les fruits défendus de la colonisation : des excuses des deux côtés de la méditerrannée.
Et qu’importe leurs divergence sur l’exactitude des faits : il faudrait quand même trancher, cabosser l’ennemi de hier, puisqu’il faudra bien continuer à se convaincre que c’est de la faute de l’autre. Pourtant, pour peu qu’on s’attarde sur quelques épisodes de l’affaire « Amirouche », les choses deviennent limpides : aucun des deux camps n’a ménagé ses efforts pour exceller dans la cruauté. Partout où l’on se hasarde à la visiter, à n’importe quelle époque, n’importe quel recoin du pays, elle chantonnera toujours le même refrain : tous au banc des accusé !
C’est ainsi que les officiers français ont décidé d’opérer un déploiement de force en Kabylie. Pour pulvériser les groupes et leur chef, tous les villages sont fouillés et saccagés, certains sont entièrement rasés. Les femmes violées, les hommes torturés. Mais au bout d’une dizaine de jours de canonnades et de bombardements au Napalm, rien. Pas de traces d’Amirouche. Pis.
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