Pire qu’une immense boule de feu sur le toit de Notre-Dame, « Oublier Camus », sorti en septembre dans les librairies ( Edition « la Fabrique » ), va déclencher un tsunami dans l’opinion publique. C’est un livre qui démonte, pièce par pièce, l’image lénifiante d’Albert Camus, l’écrivain le plus populaire en France et le Français le plus lu dans le monde.
Son auteur, olivier Gloag, Professeur associé à l’université de Caroline du Nord (UNC) à Asheville, donne une image hilarante d’Albert Camus et des traces fortes qu’il a laissées dans la société française. Selon lui, Camus n’est qu’un colonialiste qui « a choisi sa mère à la justice », avec la littérature de l’absurde en bandoulière, « comme refus du cours de l’Histoire » de l’Algérie française.
Autre message : les œuvre de Camus sont montées de toute pièces pour légitimer la présence française en Algérie et freiner la décolonisation. Que ce soit l’Etranger, la Peste ou le Premier Homme … elles ne sont que des supports littéraires de l’obsession colonialiste de l’auteur. Plus tard, elles sont devenues la « bible » des ultras de l’Algérie française, aujourd’hui encore attachés à l’ancienne terre coloniale comme à son sous-sol regorgeant de minerais et de pétrole.
Preuve, s’il en est besoin, « elles plaisent à droite comme à gauche » et on les évoque dans « les discours politique et dans les médias », à chaque fois qu’il est besoin d’instrumentaliser « l’humanisme abstrait » de Camus, pour entretenir la fiction du paradis colonial, injustement perdu.
N’en doutez pas : ce libelle glaçant est assurément le livre de la rentrée qui va faire plus de bruit. D’autant que l’auteur ne se contente pas de dresser un constat et de pointer les contradictions de Camus », il veut gommer ce « Camus-là » (d’où le titre du livre : « Oublier Camus ») : cet « enjeu politique et idéologique », qui a permis de « falsifier l’histoire coloniale » en imposant sa marque jusque « dans les programmes scolaires ».
Comment va réagir le lobby des néo-colons ? Va-t-il se saisir de cette édition, pour distiller encore sa haine ritualisée et renvoyer un coup de « Gégène » médiatique de l’autre côté de la méditerranée ? Au plus fort d’une brouille sans fin, entre la France et l’Algérie…