Le chef d’Al-Qaïda et successeur d’Oussama Ben Laden, Ayman Al-Zawahiri, s’est fait éliminer par une frappe de drone américain, samedi matin, à Kaboul. L’opération n’a causé aucun « dégât collatéral », ni dans la société civile, ni “dans la famille d’Ayman Al-Zawahiri », a précisé Joe Biden, devant la Maison Blanche, ce lundi. « Aujourd’hui, a-t-il ajouté, justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus”.
C’est que Ayman Al-Zawahiri, leader d’Al-Qaïda, a fait plus de mal à l’Amérique que tous les mollahs réunis. C’est lui qui a fomenté, planifié et fait exécuter les attentats du 11 septembre 2001, qui ont causé la mort de près de 3000 personnes à New-York, et qui ont renvoyé la puissance américaine à sa grande vulnérabilité.
C’est à partir de ce moment-là qu’il est devenu, au côté de Ben Laden, un homme à abattre. Les États-Unis, accompagnés par de nombreuses forces internationales, en sont même arrivés à lancer une guerre totale en Afghanistan, en novembre 2001, pour l’éliminer.
A l’époque, après la chute du régime des talibans, la rumeur disait alors que les deux dirigeants du groupe terroriste avaient été tués. Mais en octobre 2002, une vidéo dément la thèse de leur mort.
Plus d’une centaine d’attentats meurtriers seront ensuite commis en Europe et fait plusieurs centaines de morts. Mais c est en Irak, le 14 août 2017, qu’aura lieu la deuxième attaque la plus meurtrière d’Al-Qaïda, qui a déchiqueté 796 morts et fait 1500 blessés.
Elle a été revendiquée par Al Qaida Irak, l’aînée des différentes branches de l’organisation qui vont foisonner au Maghreb et dans la Péninsule Arabique. Toutes seront chapeautées par Oussama Ben Laden qui arrivait à les maintenir dans une certaine cohésion stratégique. Mais lorsque Aymad Al-Zawahiri a repris les rênes de l’organisation, après la mort du leader charismatique, le 2 mai 2011, l’organisation a éclaté en petits « cartels » qui échappent au contrôle du chef.
C’est à partir de là qu’Al-Qaïda a commencé à perdre sa force de frappe, passant à 19 attaques à partir de 2011, soit 5 fois moins que durant la décennie précédente.
Aujourd’hui, la mouvance islamiste a revu sa stratégie. Son combat, inspiré des pratiques de Daesh, est désormais porté sur les réseaux sociaux. Le 11 septembre 2021, Al-Qaïda publie une longue vidéo dans laquelle son leader affiche toute sa haine de l’Occident : “Il est vital pour nous de cibler l’Amérique” assène-t-il.
La plupart du temps, ces vidéos sont postées depuis le Moyen-Orient et les pays d’Asie centrale, notamment l’Afghanistan où elle a (re)retrouvé un foyer d’accueil après le retour des talibans au pouvoir, suite au départ des Américains en 2021.
Un cocon qui lui offre une sécurité et qui pourrait lui permettre de reprendre des forces dans les années à venir et de terroriser le monde. Encore une fois.
Joe Biden, dans son discours victorieux, a prononcé ces mots : “ Peu importe le temps que cela prend, peu importe où vous vous cachez, si vous êtes une menace pour notre peuple, les États-Unis vous trouveront et vous élimineront“.
Du temps, il en faudra…