À Paris, il y a ceux qui vivent avec 1 500 euros, et celle qui confie qu’avec 4 900, elle ne s’en sort plus.
Mercredi 8 octobre, entre deux débats sur les rats et la congestion automobile, Anne Hidalgo a lâché une phrase qui aurait mérité un aller simple pour la corbeille à discours : « Je suis prête à vivre avec 4 900 euros nets par mois, après impôts. »
Une phrase reçue comme une provocation dans une ville où un studio se paie parfois plus cher qu’un mandat.
L’intention, paraît-il, était d’épingler Rachida Dati, accusée de gagner plus qu’un PDG du CAC 40. Mais l’ironie s’est renversée : le boomerang social est revenu plein visage. Sur X, les réactions ont fusé : “Elle veut qu’on pleure ?”, “4 900 €, c’est le rêve de tout Paris sauf du 7e arrondissement.”
Il faut dire qu’à l’Hôtel de Ville, la notion de « fin de mois » relève de la théorie politique. La maire dispose d’un chauffeur, d’un logement de fonction, d’une sécurité rapprochée, de repas officiels et d’une carte d’embarquement permanente pour les « déplacements de travail » : Tokyo, Tahiti, Vatican… Bref, tout ce qui ne figure pas sur le Navigo.
Quant aux notes de frais, Mediapart en dénombrait 210 000 euros sur quatre ans. Soit 143 euros quotidiens pour “représenter” Paris — sans compter le café crème du matin. Les uns y voient le prix du prestige, les autres celui du décalage.
Hidalgo assume : « Ces indemnités existent pour éviter que les élus ne soient tentés par le privé. » Une phrase qui laisse rêveur. On ne sait pas si elle parlait du secteur privé ou du privé d’hôtel. Ses proches jurent qu’elle “reste proche des réalités”. Sans doute, mais la réalité, à ce niveau de revenu, demande désormais des jumelles.
Cette maladresse s’ajoute à une longue tradition de dérapages dorés : après le pain au chocolat à 15 centimes de Jean-François Copé, voici la difficulté de vivre à 4 900 euros version Hidalgo.
Même époque, même milieu, même altitude sociale — là où l’oublie le prix du ticket de métro.
La maire de Paris a promis qu’elle ne briguerait pas de nouveau mandat en 2026. Elle a sans doute oublié que la retraite, ca atteint rarement les 4 900 euros.






