Le Correspondant

Clarification éditoriale : Pourquoi notre devoir, c’est d’enquêter, pas de juger

Chères lectrices, chers lecteurs,

 

Nous vous remercions pour vos nombreux retours. Nous les lisons avec attention — en particulier lorsqu’ils expriment un désaccord argumenté, comme cela a été le cas récemment à propos de notre traitement de l’affaire Khelif.

 

Certains d’entre vous estiment que notre approche serait biaisée, voire militante, et redoutez que notre traitement du dossier Khelif ne reflète qu’un prisme « de gauche », en décalage avec « une partie de notre lectorat, notamment international ». Ce reproche, nous le comprenons. Il soulève une question fondamentale : celle de la frontière entre le travail d’enquête, les valeurs qu’il implique, et les soupçons d’idéologie partisane.

 

Soyons clairs : notre rédaction n’écrit pas pour conforter une sensibilité politique, ni pour flatter une ligne partisane — ni de gauche, ni de droite. Elle enquête. Et l’enquête, dans le cas Khelif, ne peut ni se satisfaire de simples impressions visuelles, ni s’appuyer sur des slogans. Elle exige des faits, des expertises, des contradictions, et parfois même des silences.

 

Vous mentionnez que certains spécialistes seraient « idéologiquement captifs » ou « affiliés à un lobby ». Si tel est le cas, notre travail consiste justement à le mettre en lumière — tout comme il nous revient de solliciter d’autres avis, contradictoires, rigoureux, indépendants. C’est ce que nous faisons. C’est ce que nous continuerons à faire.

 

Sur le fond, nous partageons votre inquiétude : le sport féminin ne peut devenir un champ d’iniquité biologique au nom d’une inclusion mal pensée. Mais encore faut-il pouvoir établir les faits, les mesurer, les nommer. Dire « un homme ne doit pas combattre une femme » est un principe. Reste à déterminer, scientifiquement, juridiquement, éthiquement, ce qu’est « un homme » dans un contexte médicalement et sportivement encadré.

 

Si la science ne tranche pas, nous le dirons. Si elle hésite, nous le signalerons. Si les instances sportives se défaussent, nous l’écrirons. Et si certaines lectures politiques cherchent à instrumentaliser ce débat, nous le dénoncerons également – qu’elles viennent de la droite ou de la gauche.

 

Notre devoir est de chercher, pas d’affirmer. Et de confronter, pas de conforter. Cela déplaira parfois – à gauche comme à droite. C’est, à nos yeux, le signe que nous sommes peut-être à la bonne place.

 

Avec nos salutations respectueuses,

 

La rédaction

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