En pleine relance de son numéro de diplomatie à coups de marteau, Donald Trump menace d’expulser l’Espagne de l’OTAN. Motif : Pedro Sánchez refuse de porter les dépenses militaires à 5 % du PIB. Cinq pour cent, rien que ça. Les généraux en rient, les diplomates en pâlissent.
Depuis le Bureau ovale, entre deux tapes amicales sur l’épaule du président finlandais Alexander Stubb et une parenthèse sur son futur Nobel de la paix, Donald Trump a suggéré — le plus sérieusement du monde — que l’Espagne soit « éjectée » de l’OTAN. On croyait avoir tout entendu du milliardaire-président ; il restait donc le Frexit version ibérique.
La querelle couvait depuis juin : juste avant le sommet de l’Alliance à La Haye, Madrid avait prévenu qu’elle ne grimperait pas à 5 % de dépenses de défense, comme exigé par Washington. Trop, c’est trop. Mais pour Trump, tout ce qui n’est pas obéissance est trahison : « Ils se débrouillent bien, eux aussi. Peut-être faudrait-il les exclure de l’OTAN », a-t-il lancé, façon maître d’école excédé.
Pendant ce temps, l’homme d’affaires signait, dans le même souffle, un contrat de 6,1 milliards de dollars pour livrer onze brise-glaces à la Finlande. Les glaçons pour Helsinki, les remontrances pour Madrid.
Pedro Sánchez, lui, n’a pas bronché. À quoi bon répondre ? Discuter de rationalité budgétaire avec Donald Trump, c’est comme parler de sobriété énergétique à une raffinerie.
Sous la farce, un avertissement : l’OTAN version Trump n’est plus une alliance, c’est un club de clients. Et ceux qui ne payent pas la cotisation Premium risquent, tôt ou tard, de se voir retirer la carte.