Au Puy du Fou, les spectacles de chevaliers et de catapultes ont désormais un concurrent sérieux : Philippe de Villier qui transforme le parc en tribune nationale. Sa dernière performance ? Une série de philippiques flamboyantes où il dénonce ce qu’il appelle le « changement de peuplement » de la France.
Dans le Journal du Dimanche, de Villiers ne fait pas dans la demi-mesure : la finale du PSG, la Fête de la musique, le « djihad de la seringue »… tout y passe. Selon lui, 72 % des Français percevraient un lien entre immigration et insécurité, et les 4 000 tentatives d’homicide annuelles ne seraient que la partie émergée de l’iceberg. Il parle d’« éruption des hordes » et de « bacchanales parisiennes », avec une dramaturgie digne du Puy du Fou.
Son livre, qui vient de paraître, est une compilation de ses alarmes : entre prophéties sur l’ubérisation de la société et dénonciation des « prestataires locaux » – ces dealers bienveillants qui auraient remplacé le service public dans certains quartiers – Philippe ne laisse rien au hasard. Chaque chapitre est une scène de théâtre, avec cris d’orfraie et phrases-choc pour tenir en haleine le lecteur.
Et pour couronner le tout, Philippe de Villiers lance une pétition nationale sur l’immigration, histoire de forcer Emmanuel Macron à aborder le sujet. Référendum, dissolution de l’Assemblée, démission présidentielle… peu importe la méthode, l’important est le spectacle et l’alarmisme façon blockbuster.
Bref, Philippe transforme la France en scène d’anticipation politique : du roman à suspense au théâtre comique, il n’y a parfois qu’un vote ou deux pour passer du drame à la farce. Le fou du Puy a trouvé son rôle : prophète, auteur, pétitionnaire… et metteur en scène d’un spectacle dont la nation entière est involontairement spectatrice.