Un an après son lancement à grand renfort de caméras et de slogans martiaux, le « plan Albanie » de Giorgia Meloni gît comme une coquille vide sur les rives de Shengjin. Vendu comme la solution miracle pour « reprendre le contrôle » des flux migratoires, le dispositif s’est dissous sous les décisions des tribunaux, les critiques internationales et un coût financier digne d’un projet pharaonique mal chiffré. Autopsie d’un mirage politique devenu symbole de la dérive sécuritaire italienne.
Par un matin d’octobre 2024, alors que les caméras se bousculaient comme à la sortie d’un conclave, un navire militaire italien glissait vers le port de Shengjin, en Albanie. À son bord, seize migrants interceptés en Méditerranée, premiers cobayes d’un dispositif que Giorgia Meloni présentait comme sa trouvaille géopolitique la plus brillante : le fameux « plan Albanie ». Une externalisation chic et choc du traitement de l’asile, inspirée du fantôme britannique « Rwanda deal », déjà mort-né, mais que Rome s’obstinait à mimer avec une ferveur quasi doctrinale.
L’idée : pousser des milliers de migrants hors des frontières de l’Union européenne, dans des centres gérés par l’Italie mais posés sur le sol albanais. Une année plus tard, novembre 2025, les lieux sont quasi vides, les jugements contraires s’accumulent, et le bilan budgétaire ressemble au tableau d’un casino où Rome aurait tout misé sur le mauvais numéro. Le prétendu modèle européen tourne, in fine, à la démonstration cinglante des limites de la politique du gourdin.
Les racines d’une obsession sécuritaire
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