Chaque année, c’est le même “poisson” d’avril : on célèbre la journée de l’autisme, on dénonce la ségrégation, on saupoudre les familles de grosses promesses… alors qu’en France, la recherche sur l’autisme stagne et, faute d’infrastructures adaptées, plus 5000 enfants français, atteints du spectre autistiques, doivent se rendre en Belgique pour se faire soigner ou étudier. Décryptage.
Des psychiatres et des psychanalystes à l’assaut de l’autisme. Deux grandes disciplines scientifiques s’affrontent, depuis deux siècles, pour vaincre une étrange affection. Une guerre ouverte. Un choc au cœur des labos où les dégâts sont désastreux.
L’imaginaire populaire a fait des psychiatres et des psychanalystes des sauveurs des autistes. Les uns avec de la chimie, les autres sur le divan. Liés, comme un seul homme, pour vaincre le mal. Or, il n’en est rien. Au-delà des mythes et des légendes, la réalité est moins angélique, moins glorieuse. L’autisme n’a jamais été vaincu.
C’est une affection qui défie la psychiatrie et la psychanalyse. Les autistes ne présentent pas de séquelles dans le cerveau, pas plus que dans le corps. Il existe à peu près autant de forme d’autisme que de maladies. Les autistes peuvent être farouches, en difficulté scolaires, ils peuvent ressembler des attardés mentaux ou faire preuve d’une intelligence aigüe.
Rien, dans leur comportement, ne permet de poser un diagnostic certain. Et c’est bien l’étrangeté de cette affection, qui a déclenché une guerre dans le milieu de la blouse blanche, dès l’apparition des premiers symptômes autistiques, en 1800 – bien avant qu’elle ne porte le nom « autisme ». Chacun avait sa petite idée et ses procédés pour le soigner. Mais ces procédés, divers et variés, sont souvent de nature à s’entrechoquer et à choquer.
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