Donald Trump l’avait promis : réduire le programme nucléaire iranien en poussière. Il aura surtout réduit sa propre marge de manœuvre. Après un ballet de B-2 et un feu d’artifice de GBU-57 sur Fordo, Natanz et Ispahan, le monde entier a retenu son souffle. Mais quand la poussière est retombée, l’Iran, loin d’être à genoux, était encore debout. Et en colère.
La réplique fut immédiate, nette, chirurgicale. Des missiles de précision s’abattent sur des bases américaines au Qatar. L’arsenal iranien ne cible pas des dunes : il neutralise des infrastructures vitales, démontrant qu’en cas de guerre totale, ce ne sont pas les Ayatollahs qui perdront le sommeil les premiers. Message reçu cinq sur cinq à Washington. Moins de 48 heures plus tard, Trump, qui promettait le feu, passe au téléphone. Le va-t-en-guerre se transforme en mendiant de cessez-le-feu, à peine maquillé en « désescalade stratégique ».
L’Iran acquiesce, sans s’humilier, et avec une sobriété glaciale rappelle au monde que son programme nucléaire « reste intact, opérationnel, et plus résilient que jamais ». Fordo ? Toujours fonctionnel. Natanz ? Ralentissement temporaire, selon des sources bien informées. Ispahan ? Reconstruite dix fois s’il le faut. En réalité, ce n’est pas l’enrichissement qui a été stoppé, c’est la négociation.
Car c’est là le vrai renversement : cette guerre-éclair, censée « raser les sites nucléaires » iraniens, vient de signer l’acte de décès de toute future discussion sur leur démantèlement. Plus personne ne négociera quoi que ce soit. Ni sur le niveau d’enrichissement. Ni sur le nombre de centrifugeuses. Ni sur les inspections. En voulant tout brûler, les États-Unis ont grillé leur seule carte : la diplomatie. L’Iran, lui, en ressort avec un blanc-seing : frapper n’a rien détruit, alors autant continuer.
On voulait faire plier l’Iran ? On lui a offert la certitude que son programme nucléaire est inattaquable. Qu’aucune bombe ne va assez profond. Qu’aucun président américain n’ira assez loin. Qu’au bout du compte, il suffit d’attendre la fin du vacarme. L’Iran a survécu à la guerre, et enterré avec elle toute idée d’accord.
Le rideau tombe donc sur une démonstration de force devenue démonstration d’impuissance. Les bases américaines pleurent leurs radars. Les B-2 rentrent au bercail, les cratères se refroidissent. Et l’uranium, lui, continue d’être enrichi — lentement, méthodiquement, irréversiblement. Le monde voulait régler le problème nucléaire iranien ? Il vient, par une guerre inutile, de le rendre définitivement insoluble.






