À deux semaines d’élections anticipées, le gouvernement portugais, en sursis, sort la grosse artillerie électorale : une expulsion massive de sans-papiers, façon nettoyage de printemps. Objectif annoncé : restaurer l’efficacité d’un système migratoire « défaillant ». Objectif réel : offrir un os à ronger à l’extrême droite, avant de plier bagage.
Le Portugal a trouvé sa solution pour sortir de la crise politique : virer 18 000 personnes. C’est net, c’est propre, ça fait du chiffre. Samedi 3 mai, à quinze jours des élections législatives anticipées, le ministre de la Présidence, António Leitão Amaro, a annoncé le plan. Une charrette de 4 500 sans-papiers pour commencer, avec 20 jours pour faire ses valises. Le message est clair : “Merci d’être venu, circulez maintenant.” Façon Air Portugal, classe éco, sans retour.
Ce qu’on appelle au pays du fado une stratégie de redressement électoral : quand on n’a plus de majorité au Parlement, on tente de retrouver une majorité dans les urnes, à coups de matraque administrative. Car le gouvernement intérimaire de centre droit, renversé en mars, n’a plus rien à perdre. Ni le pouvoir, ni le sens de la mesure.
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