Rejugé à partir de ce lundi dans l’affaire des sondages de l’Élysée, Claude Guéant incarne une époque où l’intuition valait contrat et où la proximité avec le pouvoir ouvrait directement les caisses publiques. Quinze ans après les faits, la justice tente encore de démêler les liens entre conseil politique, favoritisme institutionnalisé et sondocratie d’État.
Encore un procès pour les seconds couteaux dorés du sarkozysme. À partir du 5 mai, la cour d’appel de Paris rejoue l’affaire des sondages de l’Élysée, une vieille histoire de « favoritisme » et de « détournement de fonds publics » qui fleure bon les cabinets feutrés, les contrats sur coin de table, et les conseillers qui facturaient plus vite que leur ombre. Parmi les quatre prévenus, un revenant : Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’Élysée, déjà condamné à huit mois de prison ferme en première instance, mais qui n’en finit plus de passer devant les juges comme d’autres devant le miroir.
Le dossier n’est pas nouveau. Il a germé en 2009, quand la Cour des comptes s’est penchée sur le budget 2008 du Château, découvrant qu’entre 2007 et 2012, près de 7,5 millions d’euros avaient été engloutis dans des sondages et prestations de conseil… tous attribués sans appel d’offres. Aux manettes : Patrick Buisson, cerveau droit de Nicolas Sarkozy (décédé en 2023, échappant ainsi à la case prison), Pierre Giacometti, ex-sondeur reconverti en gourou de la communication, et l’Institut Ipsos, tous généreusement servis par la présidence.
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