Trois médailles, zéro audit, et un président du Comité olympique plus insubmersible qu’un dopé à la bouée : selon une enquête fouillée d’Inkyfada, signée Molina et Trabelsi, les coulisses du sport tunisien ressemblent à un vestiaire fermé à double tour. Copinage, opacité, primes fantômes et nageurs à sec : l’olympisme, version Bled.
Tandis que les athlètes tunisiens rentraient des JO de Paris avec trois médailles autour du cou, c’est une autre récompense qu’aurait pu brandir la délégation officielle : l’or en disparition programmée. Car, selon l’enquête documentée du site d’investigation Inkyfada, menée par les journalistes Romain Molina et Matteo Trabelsi, le Comité national olympique tunisien (CNOT) brille surtout par sa gestion obscure, son favoritisme musclé et son sens de l’athlétisme bureaucratique. À défaut de podiums, c’est le marathon administratif qui fait des champions.
Aux commandes du CNOT depuis 2013, Mehrez Boussayene, ancien magistrat et ex-candidat à la présidentielle crédité d’un 0,16 % olympique, règne sur l’olympisme local comme sur un fief personnel. Selon les révélations d’Inkyfada, il aurait transformé le sport de haut niveau en terrain de jeu pour ambitions personnelles : décisions sans appel, nominations à l’aveuglette, petits arrangements entre amis et atmosphère de cour autour du trône. Une gouvernance façon catch administratif, où les vrais athlètes font surtout office de figurants.
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