Le Correspondant

« Zelensky porte une grosse part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre »

Coup de colère de Jérôme Bony sur la guerre d'Ukraine

Ancien grand reporter à France 2, Jérôme Bony a couvert la plupart des conflits de ces 40 dernières années – dont l’invasion russe de l’Afghanistan, en 1979. Ici, il dénonce les velléités guerrières du Président ukrainien et pointe, sans détour, un certain parti pris des rédactions françaises – qui racontent « de façon manichéenne » les frappes russes -, tout en restant solidaire des civils ukrainiens. Coup de geule de Jérôme Bony sur la guerre d’Ukraine ! 

 

Je suis sidéré que notre Président ordonne à Renault la fermeture des usines en Russie, les plus importantes à l’étranger, au moment même où la firme a bien du mal à remonter la pente au sortir ( ?) de la pandémie du Covid-19, et cela parce que Volodomyr Zelensky s’est permis, devant notre Assemblée Nationale, de traiter Renault, Leroy-Merlin et Auchan de «  sponsor de la machine de guerre russe » !

 

Monsieur le Président ! Nous n’avons pas de leçon à recevoir de Zelensky, il porte une grosse part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre d’Ukraine. Il savait cette invasion possible, s’il venait à chatouiller un peu trop l’ours russe. Il s’est arc-bouté à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan (dont je crois personnellement qu’il serait souhaitable que l’Europe s’en passe) et, aujourd’hui, il accuse l’Organisation de « non-assistance à personne en danger », sous prétexte qu’elle refuse de déclencher une troisième guerre mondiale, en imposant une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de l’Ukraine.

 

Que les choses soient claires : mon intention, ici, n’est pas défendre les frappes russes ; il faut, au contraire, soutenir le peuple ukrainien et faire des dons, mais je regrette aussi le traitement manichéen  de ce conflit dans les médias ? Jamais on n’entend dire que les frappes russes sont ciblées. Pour de nombreuses rédactions, les civils sont la seule cible des bombardements. Mais quand, à Lviv, la journaliste de France 2, Anne-Claire Poignard, dans le direct du 13h, vendredi 18 mars, explique que la situation est généralement calme dans le centre-ville et que c’est une usine de réparation d’avions militaires, qui était la cible des attaques russes, l’information n’avait pas été reprise dans le 20h de la même chaîne, où le présentateur s’est juste contenté de parler « d’usine ».

 

Par ailleurs, il faut quand même dire que le terme de « dénazification » employé par Poutine ne l’est pas ex nihilo, de la part d’un chef de guerre, car il sait que ceux qui combattent avec la force de la haine les indépendantistes russophones du Donbass sont surtout des hommes du régiment Azov, parmi lesquels de nombreux néo-nazis, dont le fief est Marioupol, le champ de bataille le plus meurtrier en Ukraine, actuellement.

 

Peu de reportages sur place. Trop dangereux. Le seul moyen de se rapprocher de la ville est avec l’armée russe. Mais après l’interdiction des médias russes en Europe, il faut se rabattre sur les réseaux sociaux, comme Donbass Insider, pour voir des interviews d’habitants, qui ont réussi à sortir de la ville, comme cette femme qui affirme qu’avec sa famille et plusieurs autres habitants, elle a été utilisée comme bouclier humain, sur la route du centre commercial de Portcity. Témoignage décrété faux par le média de vérification « Lead Stories ». Pour moi, avec mon expérience de terrain, cette femme est tout à fait crédible et, si elle dit vrai, c’est inacceptable de ne pas l’entendre.

 

Non, je n’arrive pas à accepter qu’en temps de guerre, les nouvelles deviennent partisanes, d’un côté comme de l’autre. Il est capital, vital même, d’avoir une information sur ce qu’il se passe vraiment à Marioupol et ailleurs en Ukraine !

 

 

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