« Rien que pour se débarrasser d’Emmanuel Macron », disent-ils… “Ce président des riches”, ” éloigné des français”,” sourd et aveugle devant la détresse des gilets jaunes, ces petits citoyens qui crèvent la dalle…”. Voilà pourquoi de nombreux électeurs de gauche sont tentés de brader leurs voix, ce 24 avril, au profit de Marine Le Pen. Pensant lui faire barrage aux législatives, en rameutant les forces de gauches, de Jadot à Mélanchon, pour l’empêcher d’appliquer sa politique de « préférence nationale » et d’instaurer une « Nation ethnique ».
Mauvais calcul. Marine Le Pen ne tient pas à se prendre les pieds dans une cohabitation forcée, elle a déjà échafaudé un plan béton pour se tailler la part de lion au Palais-Bourbon. Son directeur stratégique de campagne et député Européen, Gilles Le Breton, ne l’a jamais caché : « Si la nouvelle Assemblée nous est hostile, nous changerons la loi électorale par un référendum organisé dès l’été prochain , puis la présidente dissoudra l’Assemblée nationale …” a-t-il déjà prévenu, en 2017.
Les législatives : une suite présidentielle
Son plan ? Réformer la loi électorale et introduire la proportionnelle dans la Constitution, comme c’est écrit noir sur blanc dans l’article 11 de son programme, qui prévoit un bonus de 30% de sièges au parti gagnant et la possibilité de récupérer les voix des “copains” politiques. Un traquenard, qui permettra au parti majoritaire d’atteindre les 50 % de sièges et de régner sans partage.
Et comme par pur hasard, il est fort probable que cette dispersion de voix vienne du parti d’Eric Zemmour ou de Dupont Aignan… Alors, c’est le Rassemblement National qui aura sa suite à l’Assemblée Nationale.
Mais jusqu’à dimanche prochain, jour du second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen continuera à vendre la proportionnelle – à qui veut bien rêver de cohabitation – comme une mesure démocratique, en opposition à « la dérive autoritaire » d’Emmanuel Macron et à son “quinquennat désastreux”…