Là où il y a plus de misère que de portes d’appartements, Barjols a connu des jours de gloire. Autrefois, les tanneries emplissaient les poches, les frigos et les bars. Aujourd’hui, le bourg n’est plus qu’un fantôme au milieu des champs. Ses habitants errent d’une terrasse à l’autre, en quête d’une bière bon marché. Entre-temps, la « ville » s’agrandit dans le désert de l’inaction.
Cathy Venturino-Gabelle, maire depuis 2020, est la grande star de cette comédie locale. Propulsée par l’ascension fulgurante de La République En Marche, elle a été choisie sur un simple critère : l’opportunité. À l’époque, Macron faisait le tour des villages pour remplir ses rangs de nouveaux « marcheurs ». Elle était l’élue idéale : le système politique lui avait tout mis sur un plateau. Chargés de communication, vidéaste, conseillers… et bien sûr, une ribambelle de ministres défilant dans le village avec le chéquier débordant de chiffres.
4 millions d’euros sont tombés du ciel pour réhabiliter les tanneries, les transformer en résidence d’artistes, écomusée avant-gardiste, et logements en mixité sociale. On parlait de révolution architecturale. Trois ans plus tard, où en sommes-nous ? Absolument nulle part. Rien n’a bougé. Pas un mètre carré de réhabilité, pas une pierre posée, et la pollution des sols ? Toujours là, bien toxique. Quant aux tanneries, elles ressemblent davantage à des monuments à la gloire de l’inertie. Les artistes, eux, cherchent toujours une inspiration pour s’installer à Barjols.
Les 4 millions d’euros investis ont servi à… raser les murs et débarrasser les gravats. Le reste ? Disparu dans le néant administratif. Et la nouvelle demande de subvention ? Elle a fait une retraite bien méritée sous une pile de dossiers oubliés. Quand on questionne la mairie sur l’utilisation de ces fonds, la réponse est toujours la même : « Nous travaillons encore sur des études pour aller chercher d’autres subventions. » Bref, on joue au Monopoly, mais sans les gains.
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