Le Correspondant

Imane Khelif : ni ovaires ni utérus, mais des testicules …

Imane Khelif, boxeuse algérienne, cible d'une polémique

REVELATIONS LE CORRESPONDANT. Non, Imane Khelif n’a pas été injustement accusée d’être un homme. Comme Le Correspondant s’en est fait l’écho, en septembre dernier, la boxeuse algérienne, dont l’affaire a empesté les Jeux Olympiques de Paris 2024, n’est pas une fille. Enquête

 

“ Elle est née fille, a grandi fille et a vécu fille”, voici la petite ritournelle que nous assène l’entourage d’Imane Khelif, la boxeuse algérienne qui défraye la chronique depuis les J.O. de Paris. De la Fédération Algérienne de Boxe au Comité Olympique International, on ne conçoit toujours pas qu’on puisse douter de son genre sexuel. Mais ceux qui pensent qu’Imane Khelif est un “homme”, qui a tapé l’incruste dans la catégorie féminine des J.O, n’en démordent pas. “ N’importe quel homme peut simplement se déclarer femme et participer à n’importe quelle compétition sans donner aux femmes la moindre chance de remporter des médailles, encore moins de premières places”, a déclaré, récemment encore, Vladmir Poutine, qui prend un plaisir matois à vilipender la boxeuse algérienne. Enboîtant le pas à Donald Trump, Giorgia Meloni, Mattéo Salvini, Elon Musk ou encore J.K. Rowling, la première à avoir twitté sur le boxeuse durant les Jeux Olympiques de Paris.

 

Un homme dans une enveloppe de femme

Le Correspondant a mis son nez, dans le dossier médical de la boxeuse – ce même dossier que la Fédération algérienne de boxe et Imane Khelif garde bien au chaud. Il sort des tiroirs bien fermés de deux hôpitaux de renom : l’hôpital du Kremlin Bicètre, à Paris, et l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine, à Alger. Là où la championne est suivie par la crème de la crème de l’endocrinologie : les Professeurs et chefs de service, Soumaya Fedala et Jacques Young.

 

Dans leur rapport, rendu en juin 2023, les deux médecins, Young et Fedala, pointent, sans détour, la pathologie d’Imane Khelif, un déficit “Alpha 5 réducatse type 2, une anomalie génétique qui entraine un dysfonctionnement métabolique dans le testostérone et dans la dehydroandrosterone”.

 

Imane Khelif, boxeuse algérienne et médaille d'or aux J.O de Paris

 

Cette anomalie enzymique touche principalement les garçons ( “jamais les filles”, selon les spécialistes que nous avons interrogés), dont elle empêche le développement normal des organes sexuels. A la naissance, les bébés mâles se présentent avec une poche vaginale aveugle et, faute d’un bon diagnostic, l’identité féminine leur est souvent assignée.

 

Mais à l’adolescence, ces “filles” commencent à voir apparaitre des signes de masculinisation, comme des petits poils sur leur corps, une masse musculaire ou une absence de seins et de règles. La plupart du temps, une exploration clinique plus approfondie confirme le diagnostic, avec la présence des gonades – des testicules – dans leur abdomen, une prostate rudimentaire, ainsi que par l’absence d’utérus et d’ovaires à l’échographie pelvienne.

 

Des testicules de 4,5cm…

Ce tableau clinique colle au cas d’Imane Khelif, qui a été élevée comme une fille. Elle est née de “parents peut-être co-sanguins” et elle a ” commencé à se viriliser pendant la période post-pubère”, avec l’apparition d’une “ hypotrophie mammaire et d’une pilosité pubienne”. C’est ce qu’affirme le rapport du Pr Young, qui lui a fait subir une batterie d’examens, à base de techniques d’explorations de dernières générations

 

Résultats ? L’“IRM pelvienne” montre “une absence d’utérus”, une présence de “gonades dans les canaux inguinaux” ( testicules dans son abdomen, ndl), “un vagin aveugle” et un micro-pénis sous forme d’une “hypertrophie clitoridienne“.

 

Des analyses par Array Comparative Genomic Hybridization (aCGH) montrent qu’elle est porteuse du caryotype “46XY”…  et confirme “la formule masculine”, sans mettre en évidence un déséquilibre génomique significatif”.

 

L’exploration hormonale” révèle un taux de “testestérone type masculin de 14, 7”, alors que le genre féminin ne dépasse pas le taux maximum de 3.

 

En clair, Imane Khelif est un homme dans une enveloppe de femme. Ou une femme dans une enveloppe d’homme. En tous cas, pas une fille “normale”…

 

Petit arrangement entre amis

A-t-elle donc indûment remporté la médaille d’or, dans la catégorie féminine, durant les J.O. de Paris ? Pourquoi le Comité Olympique International lui a permis de taper l’incruste … alors qu’il avait reçu le dossier médical du Pr Young, en mai 2023 – fourni par Imane Khelif, elle-même, et accompagné par une autorisation écrite de la patiente pour le consulter … ?

 

Tous les journalistes qui ont posé la question ont eu droit à la même partition : que “le comité de sélection ne se base pas sur des analyses médicales et prend des décisions souveraines”. Autrement dit, une alcôve où l’on tranche en catimini, sans se soucier de devoir rendre des comptes.

 

Rappelons que le comité de sélection, sous réserve que ce dernier se soit réellement réuni, a accepté la candidature d’Imane, moins d’une semaine après sa demande. La nouvelle a été annoncée à la télévision algérienne par Kheir Eddine Barbari, secrétaire du COA ( Comité Olympique Algerien). Lequel a été  informé par Mustapha Berraf, membre du CIO et grand ami de Thomas Bach, son Président.

 

Selon un document auquel Le Correspondant a eu accès, c’est lui, Berraf, qui a fait jouer ses relations et ” pousser le dossier” d’Imane Khelif. Lui qui a signé sa lettre d’admission au J.O de Paris, avec un en-tête du CIO. Lui encore qui lui a désigné son médecin référent en Algérie, une amie…

 

Contacté, Berraf se défend de toute décision unilatérale, qui n’aurait pas obtenu l’accord de la présidence du CIO, mais reconnait avoir “ appuyé la candidature de sa concitoyenne… par patriotisme”. Tout en oubliant de préciser qu’il était très au fait de son anomalie sexuelle…

 

Tout est noir

Voilà pour les petits arrangements entre amis… qui se foutent de l’équité entre sportifs. Pourtant, le dossier médical le dit et le rappelle : Imane Khelif, bien qu’elle “se vit pleinement femme”, doit opérer une transition sexuelle, avec “correction chirurgicale” (pour procéder à l’ablation de ses gonades) et “une thérapie hormonale”, à base d’une piqure mensuelle de “Decapeptyl” (pour réduire son taux de testostérone).

 

Rien n’est donc rose pour notre championne. Tout est noir, même, selon le rapport. Car elle peut être dangereuse pour ses concurrentes, puisqu’elle est terrassée par une dépression chronique, caractérisée par “un retentissement neuropsyhichique très important”, qui ” nécessite un suivi permanent”, prévient le Pr. Fedela dans ses commentaires.

 

imane 2 1

 

Ceux qui l’ont côtoyée lui donnent raison. Allant jusqu’à estimer que c’est un être “ vicieux, qui a mis la pagaille partout où elle fouine son nez”. Mais surtout, parait-il, depuis qu’on lui a diagnostiqué son anomalie, elle est devenue irritable, toujours prête à céder à ses hormones (c’est le cas de le dire), pour sortir les poings.

 

Tout le monde dans les cordes

En témoigne une affaire reléguée en dernière page des journaux algériens. Elle révèle qu’en 2023, Imane Khelif a décidé, sans raison apparente, d’envoyer le Président de la Fédération de Boxe, Ferhat Fezal, en taule. Elle a poursuivi cet homme paisible pour violences sexuelles, dont il est en réalité innocent.

 

L’enjeu ? Le pousser à laisser sa place à “une personne de son entourage”. Fazal a résisté pendant deux mois, dans la solitude et l’enfer des prison algérienne. En quand, en janvier 2024, il finit par se faire relaxer, il se rend compte qu’il a été maintenue dans l’ignorance de la mort de son vieux père…  décédé durant sa détention.

 

Autre affaire à dormir débout. En 2023, Khelif a décidé de s’en prendre au Docteur koweitien, Bouali El Kadhem, représentant d’AIBA aux jeux panarabes d’Alger. Son crime : lui avoir refusé de participer à la compétition, à cause de son problème de genre. Mais là où l’homme ne fait que se tenir au règlement de son organisation, Imane veut faire sa loi.

 

Forte du soutien de Kheir Eddine Barbari, secrétaire général du CAO, elle est allée jusqu’à faire intervenir ses amis militaires (la compétition s’est déroulée dans le complexe militaire de Ben Aknoun), qui ont menacé de stopper la compétition. Et a fini par monter sur le ring et battre, en finale, la boxeuse marocaine, Oumayma Belahbib.

 

Autre anecdote parlante, mais grave : fin mars 2023, lors des Championnats du monde féminins, en Inde, la belle a déclenché une bagarre générale à l’hôtel “ The Leela Ambience Convention” de Delhy.

 

La raison ? Après avoir signé un document actant sa disqualification (toujours pour une question de genre et de testostérone – elle était à 7… ), elle accuse les responsables d’AIBA de lui avoir menti sur le contenu du document. Elle affirme ne pas parler anglais …

 

Résultats : les représentants de l’AIBA et la délégation algérienne en sont arrivés aux mains. Une vingtaine de molosses, tels que les sportifs algériens, leur directeur technique, le président de la Fédération, les entraineurs, mais aussi… le consul d’Algérie à New Delhi. Prêts à se dépecer…

 

Plus tard, une plainte sera déposée au Tribunal de Sport ( TAS), pour “protester contre les méthodes d’AIBA”, mais la délégation algérienne a fini par se dégonfler comme un ballon de baudruche… lorsqu’ils ont vu Imane Khelif se taper la discute avec un journaliste américain… dans la langue de Shakespeare, s’il vous plaît !

 

Aujourd’hui, la gaillarde continue sa croisade contre ceux qui lui barrent la route. Cet été, elle a porté plainte, pour “ cyberharcelment”, contre Donald Trump, Elon Musk, J.K. Rowling… et tous ceux qui ont participé à la polémique. Ce qui fait un bon paquet de gens…

 

En même temps, en privée, elle tremble à l’idée de devoir rendre des comptes devant un juge. Et tourne casaque, en accusant et récusant son ancien avocat, Maitre Nabil Boudi, “désigné comme le seul responsable de la saisine du parquet de Paris”. Rien que cela…

 

Bella figura… femina

Contacté, l’auxiliaire de justice prie qu’on l’oublie, la Fédération algérienne met désormais des gants blancs pour parler de cette affaire –” Nous n’avons jamais porté plainte” – et les autorités algériennes commencent à avoir la tremblote.

 

Elles qui étaient prêtes à mettre les ” moyens de l’Etat”, pour sauver ” le soldat Khelif”, elles se font désormais toutes petites. Récemment, c’est le Président Tebboune qui est sorti du bois pour lui interdire à Imane Khelif de porter plainte contre Donald Trump (mais ne l’avait-elle pas déjà fait ?), arguant que “l’Algérie n’a pas à s’ingérer dans la campagne électorale américaine”.

 

En réalité, Tebboune craint que cette affaire, ” si elle est révélée dans le cadre d’un procès”, ne fasse plus de mal au pays que toute la navrante armada de généraux algériens, qui s’essuient les pieds sur les libertés.

 

Mais Khelif n’en fait qu’à sa tête“, confie un de ses proches. Car elle sait que son avenir en dépend. Alors, ces dernier temps, elle a changé de méthode : passant du forcing à la manip, elle a engagé une puissante campagne médiatique pour casser la chaine du froid et faire fondre ses détracteurs. S’appuyant sur les ” réseaux amis” de l’ambassade Algérie, à Paris.

 

Hier, un relookage scénarisé par la télévision algérienne.et repris, sans broncher, par la presse française. Avant hier, un long papier dans le Washington Post, relayant la légende de fille de “ soudeurs”, qui a commencé sa vie dans les bas-fond des quartiers de Tiaret, avant d’inscrire son nom dans le roman mondial.

 

Le mois dernier, un défilé à Milan (pour faire “bella figura”… femina), un road movie dans les camps de réfugiés de Tindouf en Algérie, ou encore une invitation sur le plateau de Mouloud Achour ( Canal +), où on lui a déroulé le tapis rouge, pour taper sur Elon Musk et verser des larmes chaudes, sous le zoom mielleux des caméras. Bref, faire ce qu’elle maitrise le mieux : cogner… jusqu’à faire mal au coeur.

 

Et aujourd’hui ? On n’évoque le cas Khelif que pour illustrer un monde injuste, résolument tourné contre les musulmans, alors qu’Imane Khelif, avec la complicité des hautes autorités algériennes et du Comité Olympique International, a commis l’une des arnaques les plus astucieuses, l’une des plus grave aussi, de l’histoire des Jeux Olympiques.

 

Chapeau bas, Monsieur. Oups, Mademoiselle…

 

 

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